Un bateau, quand tu ne connais pas ça, c’est impressionnant. Et plus j’en découvre, plus je me trouve chanceux de pouvoir en apprendre sur les coulisses de cette grosse machine.
Il y a énormément d’étapes avant de partir en mer. Pour les employés de la CTMA, c’est la routine, mais pour moi c’est du nouveau chaque jour. Les préparatifs sont suivis rigoureusement selon l’horaire établi.
J’ai vécu un très beau moment dans la salle de contrôle des machines. C’était la première fois que l’équipage de la CTMA démarrait les moteurs du Madeleine II à l’eau, sans assistance de la part de l’équipe espagnole (ils sont cinq Espagnols à accompagner l’équipe CTMA pour sa familiarisation du navire et pour la traversée de l’Atlantique). Un moment important, presque solennel, que j’ai pu observer du fond de la salle de contrôle. Tout le monde était à son poste, je me sentais comme à la NASA. Les écrans, les cadrans, le tableau, ça fait beaucoup d’information à lire en même temps.
C’était silence. Puis, nous avons commencé à sentir les vibrations, et ensuite les bruits du moteur. Ils ont été mis en marche avec succès. La concentration a porté fruit, car l’opération s’est très bien déroulée. Félicitations à l’équipe de la salle des machines !
L’exercice d’incendie était aussi une étape importante dont j’ai été témoin. Huit heures pile : l’alarme est déclenchée par le capitaine Leblanc. On a simulé un feu sur le pont extérieur. Tous les membres d’équipage se sont rapidement rendus à leur emplacement prévu. En quelques minutes, l’équipe de pompiers s’habillait sur le pont des véhicules, puis se dirigeait vers le lieu de l’incendie simulé. Les boyaux d’arrosage ont été testés. L’exercice simulait une perte de contrôle du feu. La sirène d’évacuation du bateau résonne : nous avons reçu l’ordre d’évacuer. Les personnes à bord ont suivi le chemin pour se rendre aux chaloupes de sauvetage. Tout s’est déroulé comme prévu pour la suite. Les chaloupes sont descendues à l’eau correctement et l’exercice a pris fin.
Ce matin, c’était ce qu’on appelle dans le jargon les « essais en mer ». Tout le monde était fébrile, car c’était le moment de prouver ce que le Madeleine II avait dans le ventre. Même avec de bonnes vagues et un bon vent, les performances du bateau ont fait sourire toute la timonerie.
Nous avons un très bon bateau fiable et performant. Les virages serrés et le vent de côté n’ont pas changé le confort à bord. Bonne nouvelle pour les nombreuses traversées à venir entre l’Île-du-Prince-Édouard et les Îles de la Madeleine.
La préparation avance grandement. Plus que quelques vérifications à faire, notamment la météo, et ce sera le grand départ.
À bientôt!
– Pier-Philippe Poirier, reporter spécial pour la CTMA