Fidèle employé de la CTMA depuis 30 ans, Martin à Rock Arseneau du Havre-aux-Maisons est deuxième mécanicien sur le Voyageur II. L’homme de 49 ans a commencé son aventure au sein de la coopérative en y faisant un stage sur le Lucy Maud Montgomery lorsqu’il avait 18 ans, après avoir complété son DEP en mécanique. À la fin de son stage, la coopérative l’engage comme huileur. Rapidement, Martin est amené à passer deux hivers à Québec pour un retour aux études afin d’obtenir ses classes 3 et 4 de mécanicien. À son retour, il devient officier-mécanicien, cette fois-ci sur le Madeleine. Il occupe également ce poste sur l’ancien Voyageur, mais aussi sur le Vacancier. Durant toutes ces années, il a œuvré sur la majorité des navires de la CTMA, gravissant les échelons pour se rendre jusqu’à son poste actuel, où il compte finir sa carrière.
Avec autant de différents bateaux, comment l’emploi change d’un à l’autre ?
« Y’a pas une mécanique qui est pareil. Les bateaux sont tous différents, c’est toute la même job, mais pas la même mécanique. Et contrairement à de la mécanique de voiture, les pièces sont énormes. Y faut toujours se mettre à 2 ou 3 gars pour changer une pièce ! » explique le mécanicien d’expérience.
La journée type de Martin commence avec les équipes de jour et de nuit, autour d’un bon café. Parce que si une chose ressort du poste de deuxième mécanicien, c’est l’importance d’être sociable, d’aimer travailler constamment ensemble durant leurs 14 jours, 12 h par jour, de 6 h le matin à 18 h le soir. L’équipage de nuit fait alors un compte-rendu à celui de jour afin de faire le tour des événements de leur quart de travail, et la journée commence. Selon les situations survenues durant la nuit, le deuxième mécanicien et toute l’équipe se répartissent l’ouvrage par priorités.
Et leur mandat ratisse large : lorsqu’ils ne sont pas en mode gestion de problème, l’entretien périodique devient la priorité, afin de justement éviter des pépins futurs. Il s’agit d’ailleurs de la majeure partie des tâches qui les occupent lorsqu’ils sont à quai.
Au fil de sa longue carrière, Martin apprécie particulièrement d’avoir eu l’occasion de travailler sur plusieurs navires. « Quand un nouveau bateau arrive, c’est vraiment l’fun ! C’est trippant de découvrir autre chose, d’apprendre à fonctionner avec un autre navire » confie le deuxième mécanicien, qui travaille sur le Voyageur 2 depuis maintenant 5 ans, ce qui coïncide avec l’arrêt du service avec le CTMA Vacancier. Durant ces cinq années, ce sont entre 150 et 200 voyages qu’a pu effectuer Martin entre les Îles, Montréal et Matane.
Les défis du mécanicien sont très techniques, ancrés dans le quotidien : d’un piston sauté à un moteur qui fait défaut, en passant par des bris de toutes sortes, le but de Martin et son équipe est de s’assurer que le bateau navigue, qu’il se rende du point A au point B. Le Voyageur 2 assure une mission essentielle d’approvisionner les Îles, pas question d’arrêter le service pour cause de bris mécanique ! L’équipe s’en fait une fierté, jour après jour.
Bien qu’il soit formé comme mécanicien, et qu’il intervienne principalement dans la salle des machines, Martin est amené à intervenir dès qu’il y a un bris à bord… jusqu’aux toilettes ! « Je suis pas bon dans toute, mais je touche à toute ! » s’exclame en riant le mécanicien.
Parlant de défis… Martin se rappelle son temps sur le Vacancier, où, chaque semaine (ou presque !) il devait participer à l’évacuation d’un passager. Les voyageurs étant souvent âgés, diverses situations nécessitaient des visites à l’hôpital, impliquant de descendre ledit passager à terre à bord d’une chaloupe. Le mécanicien devient alors aussi essentiel pour aider à assurer la sécurité du navire et de ses passagers.
Afin de garantir que l’équipage soit préparé à toute éventualité, des exercices de sécurité sont pratiqués régulièrement. Sous forme de simulations, l’équipage s’exerce : déversements à la mer, évacuation avec un hélicoptère, incendie ou inondation, tout y passe !
Un employé sociable qui aime le monde !
L’équipe immédiate de Martin est formée de 9 employés, mais le Voyageur 2 en compte 21 afin d’être apte à naviguer. Durant son parcours à la CTMA, Martin a souvent été appelé à former de nouveaux membres de l’équipage, mais aussi à avoir des stagiaires en mécanique. Il aime la possibilité d’apprendre son travail à de futurs mécaniciens, d’avoir l’opportunité de partager ses connaissances. Travailler avec les membres de son équipe, devenue une seconde famille, c’est ce qui le motive à se lever le matin.
Ce que Martin aime le plus de son travail ? Son horaire de 14 jours de travail, 14 jours de congé ! Il apprécie aussi la grande flexibilité d’échanger des semaines avec ses collègues lorsqu’il a besoin de congés. Cela lui permet de se concentrer sur son rôle de papa, d’accompagner ses deux gars en tournoi de hockey, et d’y jouer lui-même dans une équipe pour le plaisir. Il raconte d’ailleurs que grâce à cette flexibilité que lui permet la CTMA, il peut suivre toutes les Coupes Desjardins sur le large territoire de la Gaspésie et des Îles.
30 ans de loyaux services au sein de la CTMA, ce n’est pas rien. Félicitations Martin pour tout le travail accompli et bonne continuité !
Un « bon jack » comme on dit !
« J’ai connu Martin en entrant à la CTMA en 2002. Ça a cliqué, on est tout de suite devenus amis. On naviguait et quand on arrivait à destination, on allait au gym ensemble. Martin c’est un gars qui fait rire le monde. Comme employé, Martin a pris confiance en lui avec le temps, et on aime tous l’avoir sur le bateau comme deuxième mécanicien. Je me sens en sécurité quand il est bord, je sens qu’il va être l’homme pour nous aider. Même en congé, si on a besoin de lui, il est prêt. C’est un gars apprécié de tous ses collègues, qui apporte juste du positif, même pour virer de bord une situation difficile. »
- Daniel Turbide, chef mécanicien à bord du Voyageur 2.